Alors que la récente subvention des artistes marocains crée la polémique, le rappeur Ouenza veut réinventer les habitudes des auditeurs.
Depuis sa performance avec le #OkWaitChallenge, Ouenza en a fait du chemin en solo. Une dizaine de singles plus tard, le MC casablancais veut aujourd’hui redonner un nouveau souffle à la scène rap marocaine. A l’heure où les récentes subventions destinées au secteur artistique font couler beaucoup d’encre et que les producteurs et beatmakers appellent à régulariser la question des droits d’auteurs, l’auteur de Papi n’a pas hésité à lancer la nouvelle édition de son mythique OK Wait Challenge.
Cette fois-ci, il n’est pas question de freestyles à la chaîne. Non, Ouenza veut encourager ses confrères et consoeurs à balancer uniquement des titres inédits sur les différentes plateformes de streaming (Deezer, Spotify, Apple Music, Napster, Anghami…). L’objectif de ce challenge est noble : pousser les différents MC marocains à miser essentiellement sur les applications de streaming. Car celles-ci sont, finalement, l’une des principales sources de revenus de toute une génération d’artistes oubliés par les subventions du ministère de la Culture. Des subventions qui sont actuellement critiquées dans les quatre coins du royaume, depuis que beaucoup d’artistes estiment que “ce sont toujours les mêmes qui en profitent”.
Dès ce lundi, Ouenza promet de balancer son prochain titre uniquement sur les plateformes de streaming, tout en invitant deux autres artistes à en faire de même. Cette initiative a de quoi faire péter les chiffres de streaming la scène rap marocaine et chez Laklika, on ne peut que valider ce challenge. Et comme le rappeur, qui vit entre la France et le Maroc, ne fait jamais les choses à moitié, Ouenza promet un abonnement d’un an sur Deezer, Apple Music ou Spotify à l’un de ses nombreux followers.
Banaliser le streaming au Maroc
Si les plateformes de streaming se sont toutes installées au Maroc lors de ces deux dernières années, rares sont les citoyens qui se sont abonnés à ces applications. Car dans un pays où moins de 17 millions de cartes bancaires sont en circulation, les achats en ligne sont loin d’être monnaie courante. Mais nul doute que l’initiative de Ouenza ne peut que donner plus d’importance au streaming.
L’éventuelle hausse du nombre d’auditeurs sur les plateformes de streaming signifie que les revenus des artistes seront un chouïa plus élevés. Mais surtout, cela donnerait encore plus de crédibilité à une scène artistique où les talents sont très (très nombreux). Pour faciliter l’accès aux abonnements sur les plateformes de streaming, Ouenza a sa petite idée. Le jeune MC invite Deezer & co à “trouver un business model” ou “imaginer des alternatives, à l’image de Cash Plus qui facilite les paiements de différents services sans carte bancaire”.
Limiter le leak du rap marocain
Mais l’initiative de l’interprète de They Don’t Know ne peut réussir qu’avec un public responsable. Car au Maroc plus qu’ailleurs, le téléchargement et la fuite des morceaux tuent la créativité artistique. Malgré des opérations de sensibilisation menées sur les réseaux sociaux par des artistes marocain de renommée, de nouveaux titres leakent, chaque semaine, sur Telegram ou encore Youtube.
Face à ce fléau, nombreux sont les rappeurs qui invitent le public marocain à signaler les chaînes et les comptes qui font fuiter des morceaux ou des clips. Pour que le #OkWaitChallenge2 ait l’impact désiré, à nous tous incombe le rôle de respecter la création artistique. Streamons autant que possible, pour le bien de la culture et la survie de notre industrie musicale.