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Scène française: Top 5 des rappeurs d’origine marocaine qui cartonnent

La France a toujours été le berceau des rappeurs d’origine marocaine qui en un claquement de doigts, se retrouvent aux sommets des classements. Alors qu’une nouvelle génération est en train d’éclore on vous présente les cinq marocains les plus prometteurs de l’Hexagone.

En France, alors qu’on arrive à la mi-2020, on assiste à un transfert de pouvoir inter-générationnel. Comme dans tout changement de générations, les nouveaux noms font parler d’eux, alors que les plus anciens tentent de suivre, les chiffres changent et les classements se retrouvent totalement bousculés. Beaucoup de variables donc, mais aussi des choses fixes, comme le nombre de rappeurs d’origine marocaine qui percent. 2020 c’est l’année Demi-Portion. Le rappeur sétois s’est accaparé les classements avec son EP “1990” pour prouver que le travail fini par payer, même après 15 ans de charbon.

Laklika a donc fait son propre top 5, des rappeurs français d’origine marocaines, qui cassent tout dans l’Hexagone.

Ce classement s’appuie, au-delà du ressenti subjectif, sur une série de critères au nombre desquels on compte le nombre de vues sur YouTube et le nombre streaming sur les plateformes ( succès commercial), ainsi que la capacité à mobiliser son public en concert ou encore la présence dans les divers projets d’autres artistes.

5. Dinor Rdt: Interceptions, freestyles… le quotidien d’un artiste.

Jeune parisien du 14éme arrondissement , Dinor fait beaucoup parler de lui dernièrement. A 18 ans, il est le premier du rap game à pouvoir réaliser deux rêves de gosse, devenir professionnel du football et dans le rap en même temps. Sa carrière a commencé sur Instagram, avec des freestyles dans la laverie du coin. Avide de buzz, Dinor lance deux freestyles – Octogone et Gilets Jaunes – et c’est Booba qui le valide et le partage sur sa page IG.

Issu du mythique centre de formation de Sochaux (Ligue 2) Nordine Arabat signe en parallèle, chez Sony Music. Il a réalisé son premier album, « Lunettes 2 ski », avec la participation de Black M ou encore Romeo Elvis. Mais ce n’est que le début ! En février dernier, Dinor a signé son premier contrat professionnel avec Sassuolo, club de première division italienne. Il a même été convoqué pour rejoindre l’équipe nationale des moins de 17 ans. Histoire de montrer qu’il ne néglige pas sa carrière de rappeur, Dinor a mentionné la sortie d’un nouveau clip dans la même publication où il a annoncé sa signature avec l’écurie italienne.

Le rappeur a précisé: « Je me suis calmé sur la musique, ce n’est pas pour rien : je vais me tuer au foot. Si ça n’aboutit à rien, je vais pleurer parce qu’aujourd’hui je suis mieux placé dans la musique que dans le foot ». Lionceau rappeur, premier du nom.

4. Larry: Le petit prince de Strasbourg

De son vrai nom Abdelmalik Yahyaoui, né le 12 février 1998 à Strasbourg. Il a grandi dans « La cité blanche », -intitulé de sa première mixtape- dans le quartier de l’Eslau. Le père de Larry est son Manager, tandis que sa mère s’occupe de ses contrats. Elle est même Présidente de son label « Gotham Record », histoire de développer le business familial.

Le rappeur de 22 ans a débuté dans le rap avec la série de freestyle « Frerberiz », publiée sur Instagram et dédiée à un de ses amis incarcéré en prison. Son premier morceau clippé s’intitule « Cible », et c’est là qu’il commencera vraiment à attirer l’attention. Son freestyle sur Booska-p le fera connaître à plus grande échelle, et c’est Columbia Records qui viendra alors le chercher pour le faire signer.

Sa mixtape « Cité Blanche » a connu un grand succès, mention spéciale pour son morceau en featuring avec RK « Woin woin » (certifié single d’or et totalisant 39 millions de vue Youtube). Une ascension fulgurante du jeune strasbourgeois, qui se positionne comme l’un des prochains cadors du rap français.

3. Sneazzy: jongle avec les maux

Né à Paris, Mohamed Amine Khemissa est un rappeur/acteur originaire de la ville de Fès. Apparu pour la première fois dans « Rap Contenders », Sneazzy est devenu peu après membre du groupe 1995 (qui compte dans ses rangs Nekfeu et Alpha Wann). Le groupe a réalisé plusieurs projets (L’EP « La Source » en 2011, « La Suite » et l’album « Paris Sud Minute » en 2012) avant de se destituer. Ses membres se sont alors lancés en solo, chacun de son coté.

Si Nekfeu est celui qui a le plus réussi sa carrière de rappeur, Sneazzy a été tout aussi productif : il a lancé en 2015 son album « Super », puis a enchainé ( entre 2016 et 2017) avec trois volumes de la mixtape « Dieu bénisse Supersound ». En 2019, Sneazzy West jouera le rôle principal du film, réalisé par Rodolphe Lauga, « La Source ».

Son deuxième album « Nouvo Mode » est apparu il y’a 3 mois et a fait beaucoup parler de lui. Et pour cause, le morceau « Zero Détail » où Sneazzy s’en prend ouvertement au journaliste Pascal Praud.

« Les journalistes salissent l’islam, sont amateurs comme Pascal Praud. Ca mérite une balle dans le cervelet, le canon au fond de la bouche ». Sneazzy a dû faire avec une avalanche d’accusations d’incitation à la haine et le clip a fini par être retirer de Youtube, quelques jours après le tollé. Le rappeur d’origine marocaine s’est expliqué sur Instagram en publiant : « Je suis rappeur, je jongle avec les mots/maux pour faire passer des messages et des émotions personnelles à travers des punchlines ». Sneazzy a aussi expliqué qu’il n’a « jamais voulu attiser la haine ni proférer des menaces envers Praud ».

Bien que ses punchlines suscitent plusieurs interrogations, Sneazzy reste tout de même une figure largement appréciée dans la scène du rap français… sans jamais mâcher ses mots!

2. Kekra: Le Zoro des Hauts-de-Seine

Kekra, l’ovni masqué du rap français, est né à Courbevoie (92). Peu d’informations sont disponibles à propos du personnage, il a toujours caché son visage et reste discret sur sa vie privée. Néanmoins, ses références à propos de ses origines marocaines sont bien misent en avant. Que ce soit lors de ses freestyle Booska-p ou lorsqu’il évoque ses cousins au Maroc dans ses morceaux, Kekra est fier de représenter la ville de Sidi Kacem.

Publiés gratuitement sur internet, ses deux premiers projets « Freebase » (Vol 1 et Vol2) sont sorties en 2015. Ils seront suivis de sa mixtape « Vréel » qui, comme son nom l’indique, est un concept entre le vrai et le réel. Très productif, Kekra sort « Freebase Vol 3 » en 2016, puis « Vréel » ( 2 et 3) en 2017. Le clip de son morceau « 9 Milli », qui le met en scène dans la ville de Tokyo, connaît un gros succès. C’est en 2018 que le rappeur des hauts de saine sort son premier album, « Land ». En 2019, il enchaîne avec un deuxième album, intitulé « Vréalité ». Le featuring de Kekra et Niska, qu’on retrouve dans l’album, a le même nom. Cette collab a atteint la 38éme place des charts, deux mois après sa sortie.

Kekra a avoué qu’il s’inspire du rappeur américain Young Thug ainsi que de Booba. Ce dernier lui a d’ailleurs filé un sacré coup de pouce en le partageant sur ses réseaux à différentes reprises.

1. “Maes”tro

Aux Etats-Unis, on dira que c’est “The next big thing“, en France il s’impose comme la star montante du rap game. Walid Georgey de son vrai nom, Maes est un rappeur d’origine marocaine né à Sevran (93). On l’entend dans l’un de ses récents morceaux clamer : «Enterrez-moi vers Poitiers ou Guercif », histoire de tamponner le passeport vert.

C’est à l’âge de 14ans que Maes monte un groupe avec deux potes, avant de se lancer en solo en 2014. Il verra sa carrière brutalement stoppée par un passage en prison (entre 2016 et 2017). Mais ce n’est que partie remise.

Alors qu’il est encore derrière les barreaux, Maes dévoile sa première mixtape « Réelle vie ». Dès sa sortie, il se fait remarquer par une série de clips intitulée « Maes est libéral » et enchaîne avec un deuxième opus de sa mixtape (vendue à 20 000 exemplaires). Quelque mois plus tard, Maes signe avec le label Millenium ( filiale de Capitole Music France ).

Mi-2018, Le rappeur de Sevran lâche « Billets verts », un clip de qualité, des textes profonds et une auto-tune aussi émotionnelle qu’assumée. Maes rappelle bien au public la vibe de PNL. Peu après, c’est (encore) le Duc de Boulogne qui le prend sous son aile et pose sur son album « Pure » (fin 2018). « La Madrina » signe l’ascension de Maes sur la scène du rap français. Depuis, il est invité pour des collabs, à gauche et à droite, par différents rappeurs ( Dosseh, Koba la D, Jul, Ninho…) et devient un virtuose reconnu, qui enchaîne les hits.

Son dernier album « Les derniers salopards » (début 2020), est certifié disque de platine en seulement un mois. On y retrouve des feats avec Booba, Jul ou encore Ninho. Changement de dimension.

Il y’a quelques jours, Maes a annoncé la création de son nouveau label indépendant « 0.9 Music ». On nous dit à l’oreillette qu’on ne tardera pas à voir des pépites, issues du label…