Son nom fait aujourd’hui partie des plus recherchés sur Internet. Moncef Slaoui, c’est le marocain nommé par Donald Trump, pour diriger l’équipe censée développer un vaccin contre le Coronavirus, et pour le coup “sauver l’humanité”. Portrait.
Né à Agadir en 1959, Moncef Slaoui y passera les premières année de sa vie, avant de déménager à Casablanca. Ayant perdu son père très tôt, à l’adolescence, Moncef Slaoui et ses quatre frères et sœurs vont être élevés par sa mère, une femme qui ne s’est jamais remariée, et qui a dédié sa vie à l’éducation de ses enfants.
From Agadir to DC
Comme ses grands frère: Amine, pédiatre qui perdra malheureusement la vie, et Mohamed, médecin gastro-entérologuen, Moncef choisira la médecine. Après avoir obtenu son baccalauréat au lycée Mohammed V, il décide d’entamer ses études supérieures à l’étranger.
Il tentera sa chance en France, puis en Belgique… mais Moncef Slaoui, s’est vu refuser l’accès à plusieurs universités de Médecine. Faute de place, Moncef ne sera pas médecin.. Ironie du sort, il sera professeurs quelques années plus tard, dans ces mêmes établissements, qui l’ont auparavant recalé.
Ainsi, après avoir obtenu une licence en biologie, il fait un doctorat en biologie moléculaire et immunologie à l’Université libre de Bruxelles (ULB) qu’il obtient en trois ans. En compagnie de sa femme, Moncef Slaoui, va continuer son aventure académique aux Etats-Unis en frappant la porte de la plus prestigieuse des universités, Harvard. Quelques années plus tard, Mme Slaoui, est contactée par un chasseur de têtes engagé par Smith Kline R.I.T (Recherche et industrie pharmaceutique), société spécialisée dans les vaccins, devenue par la suite GlaxoSmithKline (GSK). Sa mission? Développer un vaccin contre le Sida en Belgique.
Par coïncidence, Moncef Slaoui rencontre le président de Smith Kline R.I.T qui lui propose le poste de conseiller scientifique en immunologie de GSK, qu’il va occuper pendant trois ans. Convaincu par l’importance des vaccins, Dr Slaoui franchira le pas en 1988 pour entrer par la grande porte, le domaine de la recherche pour les vaccins chez le géant GSK. Son nom sera lié à la découverte de plusieurs vaccins du groupe pharmaceutique, notamment ceux contre l’herpès, la Malaria, le cancer cervical, le rotavirus et les infections à pneumocoques.
Afin d’implanter un nouveau centre de recherche en Amérique, Moncef Slaoui reviendra aux Etats-Uni, et plus précisément à Rockville au centre de GSK, qui sera rebaptisé quelques années plus tard « Slaoui Center for Vaccines Research ».
Le brillant chercheur à l’humilité impressionnante sera promu tour à tour, directeur du business développement du centre mondial de GSK basé en Philadelphie, chef de développement de la recherche globale, puis directeur de la division vaccins monde de la firme européenne pour relancer la R&D de GSK. Le résultat ne se fera pas attendre.
Le laboratoire va ensuite se développer à vitesse grand V. Il passera d’un seul et unique médicament approuvé par l’Agence américaine d’approbation des médicaments et des produits alimentaires FDA à une trentaine, avec le tiers du budget d’alors. Outre cette performance, Moncef Slaoui va donner une nouvelle orientation au laboratoire qui mise sur la médecine bioélectronique qui consiste à implanter de petites puces sur les nerfs conduisant à un viscère donné, comme le foie, le pancréas ou la rate, afin de pouvoir guérir énormément de maladies liées à ces organes
Retour aux sources?
L’As des vaccins, Moncef Slaoui, a de nombreux projets pour son pays natal. Pour lui, le Maroc doit faire preuve de pragmatisme et de réalisme dans ses orientations en termes de Recherche et développement (R&D).
Le spécialiste insiste sur la nécessité de faire de la R&D en s’appuyant sur les avantages spécifiques au Royaume, notamment ses plantes médicinales, sa médecine traditionnelle ou les maladies avec un phénotype particulier. Car, dit-il, en agissant de la sorte, le Maroc part avec un avantage sur les autres. Dès lors, les petites réussites en appelleraient des plus grandes, et peu à peu le Maroc pourra devenir un collaborateur privilégié des mastodontes de la R&D, avant de pouvoir rivaliser un jour à plus grande échelle.