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Covid-19: Des milliers d’emplois menacés et des pertes astronomiques pour les industries culturelles

Casbah des Ait Hadou -- En plus de Game of thrones, 111 courts-métrages, 3 moyens-métrages, 35 séries télévisées, 18 téléfilms, 163 spots publicitaires, 22 docu-fictions et 7 sitcoms. Par ailleurs 17 longs-métrages ont été tournés au Maroc en 2018, avec un budget de plus de 322 MDH.

Jamais une crise n’a aussi impacté le secteur culturel au Maroc. D’après la Fédération des industries culturelles et créatives, 100.000 emplois sont menacés, alors qu’à l’heure actuelle, le secteur accuse des pertes estimées à deux milliards de dirhams. Pour tenter de limiter la casse, la Fédération a également fait quelques propositions.

La Fédération des industries culturelles et créatives (FICC) affiliée à la CGEM a dévoilé les chiffres indiquant l’impact économique de cette crise sur le secteur. Dans un communiqué, la Fédération déplore une perte de pas moins de 2 milliards de dirhams.

Le même document souligne que dans cette situation, 100.000 emplois demeurent menacés, depuis l’arrêt des activités, en mars dernier.

Chiffres alarmants

Le document confirme les chiffres déjà formulés par le HCP, qui indiquent que tous les secteurs vivent une crise sans précédent, y compris celui des industries culturelles et créatives. Les chiffres d’affaires touchent le fond, selon le communiqué de la FICC, 1.100 entreprises affichent aujourd’hui une baisse moyenne de 70%.

Cet arrêt brusque a en effet surpris toutes les composantes du secteur. Artistes en tout genre et techniciens se sont retrouvés du jour au lendemain, sans travail, sans sources de revenus fixes. Sachant que la situation de l’artiste au Maroc n’est déjà pas au mieux, la carte professionnelle n’aide en rien les acteurs du secteurs, et compte tenu du découpage retenu par le gouvernement pour la distribution des aides monétaires dans ce contexte de crise, l’artiste fait partie des travailleurs de l’informel…

Propositions de relance

L’importance du secteur culturel dans le développement d’autres secteurs liés comme le tourisme, a poussé plusieurs pays européens à prévoir des programmes de relance.

Au Maroc, la FICC note dans son communiqué que la crise que traverse le monde est une opportunité pour un pays comme le Maroc, afin d’accélérer la réforme du secteur en développants deux nouveaux axes stratégiques.

Le premier axe considère une approche sociale à destination de la jeunesse pour faciliter l’accès aux espaces de vie culturelle et sociale. Cette approche aura pour but de stimuler le potentiel créatif des jeunes et favoriser leur épanouissement.

Le deuxième axe insiste sur le développements des industries créatives et culturelles, afin de créer un écosystème fiable, et surtout favorable à l’émergence d’une réelle économie de la création.

Dos au mur en attendant l’annonce d’une date probable pour l’autorisation des rassemblements, la FICC a proposé 34 mesures d’urgence afin de garantir la pérennité des acteurs du secteur. Parmi celles-ci, on en a retenu cinq, des plus importantes:

  • Exonération des entreprises des charges liées à l’IR, la CNSS et l’AMO de juin à décembre 2020, pour préserver les revenus des salariés du secteur;
  • La création d’un fonds spécial d’urgence et de rebond pour soutenir les professionnels du secteur et la création, toutes filières confondues;
  • L’accompagnement des porteurs de projets pour la reprogrammation des événements reportés ou annulés à cause de la crise de Covid-19 (festivals etc.) et mise en place d’un calendrier événementiel adapté aux conditions de déconfinement;
  • La modernisation du secteur par l’adoption des textes législatifs des dossiers qui traînent, comme le contrat artiste, la loi BMDA ou encore l’extension de l’AMO aux professionnels), en plus de l’amélioration des processus d’attribution des cartes d’artistes et le développement de plateformes digitalisées pour la diffusion des créations et productions culturelles…